Ils étaient treize enfants, âgés de 7 à 15 ans, et ils ont tout tenté pour battre celui qui, en vérité, n’était guère plus vieux qu’eux. Mais Marc’Andria Maurizzi était trop fort, et ça, personne n’en doutait. L’important, c’était de voir le grand maître bastiais des échecs se déplacer à Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, pour bouger les pions si gentiment avec des gamins qui s’en souviendront longtemps.
Marc’Andria Maurizzi a joué contre 13 enfants en simultané d’échecs, samedi matin.
Sa progression en un an
Passer, en un an tout pile, d’un titre de champion du monde au Mexique à des parties en simultané à Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, n’a rien d’une régression, mais présente au contraire les signes d’une belle humilité. Grand maître des échecs à 14 ans, sacré mondialement chez les juniors à 16 ans, Marc’Andria Maurizzi a lui aussi débuté un jour.
En 2015, il avait 7 ans et il était venu à Quenza, rencontrer Maxime Vachier-Lagrave, le numéro 1 français qu’il avait eu la chance d’affronter. C’est le principe des simultanées : un grand maître joue plusieurs parties en même temps, contre plein de débutants. « On ne dirait pas, mais oui, n’importe qui peut faire un résultat car à force d’enchaîner, on peut faire des erreurs énormes », explique le Bastiais. Le maximum d’adversaires qu’il ait eu à affronter en simultané, « c’est soixante-dix ». Et au bout d’un moment, même le cerveau d’un joueur d’échecs peut finir par perdre le fil.
Marc’Andria Maurizzi n’a que 17 ans et il fait déjà partie des meilleurs joueurs d’échecs français.
La simultanée d’échecs
A Sainte-Lucie de Porto-Vecchio, Marc’Andria Maurizzi a affronté treize enfants, certains pratiquant en club, mais pas tous. Il avait les blancs, eux les noirs. « Des fois, on peut gagner plus vite aussi, et on hésite à le faire », nous confiait-il avant le début de la simultanée. En effet, on le soupçonne d’avoir élégamment retardé l’échéance : « Regarde là, il y a ma tour », met-il en garde l’un de ses jeunes adversaires qui grâce à ce conseil, parvient à éviter le mat. Mais pour cette petite fille, c’est déjà fini : « Echec et mat », scelle-t-il, dans un sourire embarrassé. Concentré, Marc’Andria Maurizzi se déplace d’échiquier en échiquier, n’ayant besoin que d’une fraction de seconde pour analyser le jeu. Pourtant, « je ne savais pas toujours quand c’était à moi de jouer ». La faute à une consigne qui avait été oubliée : « Normalement, il faut jouer quand la personne (lui, en l’occurrence, NDLR) passe. »
Les conseils du grand maître d’échecs
Membres du club d’échecs de Porto-Vecchio, Léo et Anton, 14 et 15 ans, ont bien résisté, mais Marc’Andria a eu le dernier coup : « Il a super bien joué, reconnaît Léo, impressionné. Il a juste besoin de deux secondes pour regarder le jeu. Moi, j’ai fait une petite erreur. » Anton a pu discuter de sa partie avec le grand maître à la fin, qui lui a donné un conseil : « Il m’a dit que j’aurais dû oser être plus actif. » Quant à Anghjulina, 7 ans, elle y a cru : « J’étais presque en train de gagner, sauf qu’il m’a battu au dernier moment… »
Cette belle rencontre a été possible grâce à la volonté de Corse Patrimoine Immobilier et de la municipalité de Zonza Sainte-Lucie.
Ces parties en simultané ont eu lieu à la MJC Casa Pa Tutti. Sa coordinatrice, Océane Castigliola, se réjouit d’avoir pu accueillir Marc’Andria Maurizzi à Zonza Sainte-Lucie : « C’est la première fois qu’il vient ici et ça permet aux enfants de découvrir ce que ça fait de jouer contre un champion. » Mais cette rencontre inoubliable, placée sous le signe de la transmission, n’aurait pas pu avoir lieu sans l’agence immobilière Corse Patrimoine Immobilier, qui a tout organisé, accueilli samedi matin parents et enfants avec café et croissants et donné une belle exposition aux échecs dans la micro-région. « On voulait aider à développer les échecs à Sainte-Lucie », indique Marine Ettori, agent immobilier. Le point commun entre son métier et les échecs ? « La stratégie !
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